La polyclinique Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer mise sur la prescription de biologie et les appareils biomédicaux connectés
La polyclinique Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer mise sur la prescription de biologie et les appareils biomédicaux connectés pour atteindre "la complétude du dossier médical, le zéro papier et la valorisation des données" de santé, a expliqué Gregory Cintas, directeur des systèmes d'information (DSI) et biomédical de l'établissement.
La clinique a une "politique globale de dématérialisation", a-t-il expliqué. "Les dossiers patients informatisés (DPI) sont quasiment exhaustifs, presque toutes les prescriptions sont informatisées."
Les médecins prescripteurs remplissent la prescription sur une tablette, et celle-ci est envoyée avec une ordonnance dans le système d'information du laboratoire (SIL) Cerballiance, partenaire de la clinique. La demande d'analyses est créée automatiquement dans le SIL.
Les préleveurs du laboratoire, eux aussi équipés de tablettes avec la liste des patients, leur localisation en temps réel dans l'établissement et la prescription, peuvent réaliser directement les prélèvements.
Les résultats sont également dématérialisés et arrivent directement dans le DPI.
Cette automatisation "a demandé la création de supports de prescriptions standardisés, qui ont été harmonisés avec les médecins et la direction médicale", a rapporté Gregory Cintas.
Les prescriptions de biologie non conformes ont été diminuées de 80%, et le délai de rendu des résultats de 25%, a-t-il fait valoir dans un poster présenté aux journées d'été 2019 de l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap).
Le temps gagné est estimé à 1h30 par jour et par soignant.
Ce système permet notamment de libérer du temps pour les infirmiers, qui n'ont plus à renseigner les préleveurs, a ajouté le DSI.
Il est le fruit "d'un an de travail" en collaboration avec le laboratoire de biologie médicale (LBM) et l'éditeur du DPI de la clinique, Expertiz Santé.
La clinique Saint-Jean souhaite "connecter tous les équipements biomédicaux au DPI pendant toute la durée du séjour", a déclaré le DSI.
"Les constantes sont envoyées dans le DPI en temps réel, et des alertes sont envoyées au personnel soignant si elles s'écartent de règles prédéfinies."
Tous les équipements des urgences et dans les salles de réveil sont connectés, ainsi que "la plupart des chambres".
Dans celles-ci, "les tablettes de divertissement des patients sont utilisées par les infirmiers pour associer les appareils aux patients. Ils peuvent faire basculer [les tablettes] dans l'univers médical et accéder au DPI à l'aide de leur badge, et l'identitovigilance est assurée en deux clics".
L'impossibilité de connecter les équipements biomédicaux les plus anciens, la multiplicité des fabricants et le manque d'interopérabilité ont compliqué ce chantier. La clinique a fait appel à la société Enovacom.
Toutes les données collectées par ces différents moyens ont vocation à être valorisées dans différents projets de recherche.
"On pense à un entrepôt de données de santé (EDS), mais les projets que nous avons commencés ne le nécessitent pas", a noté le DSI.
La clinique a notamment une preuve de concept (proof of concept, POC) avec l'éditeur Collective Thinking "d'intelligence artificielle [IA] d'aide au codage PMSI", qui sera finalement utilisée "dans les prochaines semaines pour analyser les parcours patients et développer des modèles prédictifs".
Une IA "de détermination des variables déterminantes dans les accidents cardiovasculaires" est également en cours de développement avec la société niçoise My Data Models.