Les Hospices civils de Lyon renforcent leur infrastructure technologique avec Microsoft
L'hébergement du dossier patient informatisé (DPI) Easily* développé par les Hospices civils de Lyon (HCL) sur le cloud public de Microsoft et la mise à disposition des professionnels de l'établissement de technologies d'intelligence artificielle (IA) vont permettre d'"industrialiser" la production et l'usage d'outils numériques innovants, a expliqué le 23 mai la direction santé de Microsoft France
Ils ont annoncé la possibilité offerte, aux établissements qui le souhaitent, d'héberger "tout ou partie" du DPI Easily sur le cloud Microsoft Azure, faisant de l'outil initialement développé par les HCL et diffusé par le groupement d'intérêt économique (GIE) Hopsis "le premier dossier patient à 'tourner' sur Azure en France", a appuyé Antoine Denis.
Cette initiative doit permettre aux professionnels des établissements de santé de "se concentrer sur les projets d'usage de l'intelligence artificielle et numérique au sens large", en profitant des socles technologiques et de la puissance de calcul mise à disposition dans le cloud de Microsoft, a souligné Racha Abu El Ata.
Les cliniciens et les biostatisticiens des HCL ont également accès à la plateforme Azure Machine Learning qui permet d'entraîner des algorithmes d'IA à partir des données cliniques, notamment par des techniques d'apprentissage automatique.
"On donne la capacité à chacun des collaborateurs d'utiliser la donnée dont ils disposent, d'entraîner des algorithmes avec des outils simples d'utilisation, puis de réintroduire ces algorithmes dans le système d'information pour les utiliser dans la pratique", a expliqué Antoine Denis.
Dans un communiqué diffusé mercredi par Microsoft France et les HCL, le directeur du système des information (DSI) des HCL, Jean-Christophe Bernadac, a déclaré mener des développements sur l'IA dans trois domaines: les "nouvelles méthodes pour les études cliniques", "le développement d'outils d'aide à la décision pour le médecin", et "l'aide à la consultation et au remplissage du dossier patient", notamment par le traitement du langage naturel et la reconnaissance vocale.
En matière d'études cliniques, un premier projet concerne la "recherche inverse" qui "permet d'identifier les caractéristiques communes à une cohorte de patients", a-t-il détaillé.
Mutations technologiques du secteur de la santé
Depuis sa certification en tant qu'hébergeur de données de santé (HDS), Microsoft France a vu le nombre de demandes d'hébergement "exploser" de la part des structures, des professionnels de santé et des start-up, éditeurs et industriels du secteur.
Cela correspond, selon Antoine Denis, au passage du modèle informatique du "client-serveur" et de la licence d'utilisation des logiciels à la logique du SaaS (Software as a Service ou logiciel en tant que service) et du paiement à l'usage, que le secteur de la santé traverse avec "un peu de retard".
Le positionnement du géant de l'informatique dans ces évolutions "est de plus en plus clair vis-à-vis des autres acteurs", a noté la directrice santé, Racha Abu El Ata, expliquant vouloir "démocratiser l'IA au sein des organisations hospitalières" en proposant des "socles communs où les professionnels peuvent se servir en technologies pour développer des projets".
Elle a rappelé que Microsoft France n'a pas l'ambition de créer des "solutions Microsoft santé" et qu'il s'engage à ne pas exploiter les données ni les monétiser.
En matière de sécurité, "plus de 3.000 personnes" sont employées à temps plein par le géant américain pour "chercher à hacker le système" et tester sa robustesse, a assuré Antoine Denis.
Il a mis en avant les avantages que comporte l'externalisation de certaines activités informatiques des hôpitaux.
"Quand on doit faire converger les systèmes d'information dans les GHT et mener en parallèle 150 projets, est-ce bien raisonnable de passer du temps sur des projets facilement accessibles par un acteur extérieur à un coût moindre et avec une meilleure sécurité?", a-t-il interrogé.