Le CHU de Nancy signe un accord de dix ans avec Philips sur l'informatisation de l'imagerie
Le CHU de Nancy a signé un "accord stratégique" de dix ans avec Philips afin d'utiliser l'outil de stockage et de partage de documents d'imagerie Philips IntelliSpace et la solution d'intelligence artificielle (IA) Illumeo pour "optimiser l'environnement de diagnostic du radiologue", a expliqué le 16 juillet à TICsanté Pascal Dussert, directeur solutions informatiques de Philips France.
L'établissement nancéen a choisi Philips dans le cadre d'un marché ouvert par le Réseau des acheteurs hospitaliers (Resah) sur le système d'information de radiologie (RIS), le Pacs (Picture Archiving and Communication System) et l'archivage neutre (VNA).
L'outil Philips IntelliSpace Universal Data Manager, à la fois Pacs et VNA, va lui permettre de moderniser un système d'information "vieillissant" et sera déployé à l'échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Lorraine, dont le CHU est l'établissement support, a rapporté Pascal Dussert.
Il doit être déployé "d'ici la fin de l'année" au CHU de Nancy, puis au CH de Toul et à l'Institut de cancérologie de Lorraine (ICL) qui sont aussi producteurs d'imagerie, a-t-il ajouté. L'ensemble du GHT réalise en moyenne 450.000 examens d'imagerie par an.
"L'offre de services" de Philips comprend une infogérance complète de la solution, l'évolutivité logicielle et un "accompagnement continu" pour l'intégration de nouvelles fonctionnalités, a mis en avant le directeur solutions informatiques de Philips France.
Elle permettra au GHT Sud Lorraine de se doter d'outils pour stocker et traiter d'autres informations que les données de radiologie aux formats Dicom et non Dicom. "Au fur et à mesure que les cliniciens voudront intégrer à l'archivage la cardiologie, la dermatologie, l'ophtalmologie ou l'anatomopathologie, ou même le séquençage génétique, nous pourrons mobiliser des équipes pour répondre à leurs besoins", a expliqué Pascal Dussert.
L'ensemble des données resteront hébergées sur les sites des établissements.
L'utilisation de la solution Illumeo devrait quant à elle débuter entre la fin de l'année et début 2020, le temps d'assurer son déploiement technique et de former les radiologues à son utilisation.
L'intelligence artificielle pour aider le radiologue
Le CHU de Nancy sera le premier établissement de santé d'Europe à faire appel "en routine" à Illumeo. Il a déjà travaillé avec Philips au développement d'une suite complète d'outils d'IA pour détecter précocément des signes de détérioration de patients hospitalisés en unité de soins conventionnels, rappelle-t-on.
Il permet d'exploiter des données issues de plusieurs sources (images, comptes rendus, résultat de biologie, etc.) pour "rendre plus fluide l'environnement d'interprétation du radiologue", a expliqué Pascal Dussert. Il peut par exemple proposer automatiquement la meilleure coupe et comparer l'imagerie avec un cliché pris précédemment pour identifier des évolutions.
Philips entend continuer à développer cet outil avec des fonctionnalités des "algorithmes d'aide à l'interprétation pour la détection de pathologies précises", a assuré Pascal Dussert. Toutes ces évolutions seront "proposées et disponibles pour le CHU de Nancy", a-t-il ajouté.
Les bénéfices d'Illumeo en matière de temps gagné par les radiologues ainsi que la fiabilité et la variabilité de ses résultats sont en cours d'évaluation au sein du CHU de Lille, rappelle-t-on. Les résultats de cette évaluation devraient être publiés "en fin d'année", a indiqué Pascal Dussert.