Lle GHT 85 choisit la plateforme de téléconsultation Speakylink pour faire face au Covid-19
Pour répondre à l'épidémie de coronavirus, le groupement hospitalier de territoire (GHT) 85 a annoncé le 19 mars avoir retenu la plateforme de téléconsultation Speakylink de la société nantaise Syd.
"Dès le 10 mars, dans un contexte de pandémie Covid-19, la sollicitation de la direction des services numérique (DSN), départements de l’innovation et de la cybersécurité du GHT 85, a permis de réaliser un travail de l’état de l’art sur les outils collaboratifs et les plateformes de télémédecine sur les 14 établissements de santé des 8 centres hospitaliers du territoire", a expliqué la direction du GHT;
Après "un travail de concertation [...] pour choisir une solution répondant aux contraintes réglementaires et permettant l’utilisation par le plus grand nombre de professionnels médicaux", le GHT de Vendée a choisi la plateforme Speakylink de Syd, a-t-il fait savoir.
Ce logiciel de télédiagnostic permet notamment aux soignants de passer des "appels augmentés" via un lien par SMS qui transforme l’appel téléphonique en visioconférence durant laquelle un médecin peut montrer au patient, "via son propre écran, les zones à examiner plus attentivement", précise la société Syd sur son site.
"Devant l’explosion des offres gratuites de téléconsultation ou télé-expertise pour répondre à la pandémie du Covid-19, la démarche d’innovation du GHT 85 a été de rechercher la solution la plus frugale en ressource et dépense", a souligné le groupement hospitalier vendéen.
"La levée des contraintes techniques permet à tout le personnel médical de mieux faire face au flux des demandes, de réaliser les téléconsultations ou les avis indispensables à distance en limitant tous les déplacements. La solution nous permet aussi de prendre en compte les éléments d’identité indispensables des patients non connus de l’établissement. La simplicité du système permet aussi un usage en Ehpad" (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), a détaillé le président du collège médical du GHT, le Dr Philippe Feigel.
"L’objectif est aussi bien le maintien des soins des pathologies courantes non différables qu’une réponse aux besoins nouveaux qu’engendre la crise sanitaire, Pour cela, l’outil doit permettre la mise en place des suivis et avis distants comme le maintien d’une part des consultations en limitant tous les déplacements et contacts directs au minimum incompressible", a-t-il ajouté.
Une solution pour s'affranchir des plateformes américaines
"Nos plans de charge et l’anticipation d’absence de nos collaborateurs ne nous permettaient pas d’intégrer des solutions du marché dans nos infrastructures, voire de faire installer des applications aux patients. Ici, en plus, la donnée n’est pas une question car nous sommes sur un flux d’échange et non un enregistrement en base de données", a également expliqué Tristan Piron, directeur adjoint des systèmes d'information du GHT 85.
Cette solution est une réponse au décret du 9 mars, publié le 10 mars au Journal officiel, assouplissant jusqu'au 30 avril les dérogations aux modalités de réalisation des actes de télémédecine pour faire face au virus, rappelle-t-on.
Elle répond aussi à l'inquiétude exprimée après l'annonce du ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, d'ouverture exceptionnelle aux plateformes de communication instantanée américaines.
"J'ai autorisé à ce qu'un patient qui ne peut pas aller voir son médecin ou qui estime que ce n'est pas prudent d'y aller puisse contacter de préférence un médecin indiqué par l'assurance maladie ou un médecin traitant dans son territoire, mais s'il n'en trouve pas qu'il puisse contacter par FaceTime ou WhatsApp un autre médecin qui est capable de lui faire son ordonnance, son arrêt de travail", a détaillé Olivier Véran sur France Info le 10 mars au matin.
Pour rappel, parmi les outils cités par le ministre des solidarités et de la santé à titre d'exemple, FaceTime est développé par Apple et WhatsApp appartient au réseau social Facebook. Les autres solutions d'échange en ligne largement utilisées par les particuliers sont Hangouts (Google) et Skype (Microsoft), toutes conçues par des Gafam, dont certains acteurs ont déjà été épinglés par la Cnil par le passé eu égard à leur politique de protection et de confidentialité des données.
Pour le DSI adjoint du GHT vendéen, ces outils "ne respectent pas les critères de confidentialité et de secret professionnel, obligatoire pour un professionnel de santé".